Ayurveda.


Un collègue de travail, ancien kendoka, s’est plongé depuis des nombreuses années dans la pratique de yoga. Cet hiver il est partit un mois en Inde et il y à passé 15 jours dans un centre de médecine Ayurvedique. Il est revenu, d’après ces dire, complètement transformé. J’ai donc tout naturellement voulu en savoir plus.

Ayurvéda आयुर्वॆद signifie « Science de la vie ».

En Inde, on admet communément que l’Ayurveda est éternel et ne se réfère pas au travail d’un auteur particulier. L’Ayurvéda est en effet considéré comme un ensemble de principes de vie, né avec le monde lui-même et immuable, en tout temps et en tout lieu. Selon la mythologie indienne, l’Ayurveda fut établi Pour le bienfait de I’humanité par Brahmâ et transmis oralement jusqu’à Agnivesa, à travers Prajapati, Awinideva, Indra et Atreya. Atreya, Charaka, Sushruta et Vagbhata furent les premiers à compiler et documenter ce système médical, préservé jusqu’a nos jours par des générations de familles de vaidya ou médecins traditionnels.

C’est une médecine ancienne, naturelle, efficace et pourtant… peu connue !

L’Ayurveda est un système de pratique médicale générale, qui comprend à la fois des aspects préventifs et curatifs. II contient un grand nombre d’excellents conseils pratiques pour tout un chacun, sur tous les aspects possibles et imaginables de la vie : brossage des dents, diététique,  rythme de vie et occupations, morale, etc.

Ayur : vie, éternité

Veda : connaissance

Ces deux mots sanscrits qui signifient connaissance de la vie, science de la longévité représentent à eux seuls 5000 ans d’expérience…

L’ayurvéda est en effet une médecine traditionnelle, le système de guérison naturel de l’Inde mais aussi toute une culture. C’est très certainement le système médical le plus ancien au monde prenant racine dans l’Himalaya. C’est un système de guérison très complet puisqu’il s’occupe à la fois du corps, de l’esprit et du mental. On peut dire que beaucoup de médecines à travers le monde se sont inspirées de ce système.

L’Ayurvéda a influencé de nombreux systèmes de guérison comme celui des Grecs antiques, des chinois et des Tibétains qui ont fait connaître l’Ayurvéda avec le Bouddhisme Indien.

On le retrouve en effet à la base de la médecine tibétaine, au Népal, au Sri Lanka, en Birmanie, et même en Thailande. On retrouve également dans la médecine traditionnelle chinoise certainnes formules de plantes. L’ayurveda est un système de santé reconnu par l’OMS et de nombreux pays commencent à le reconnaître et à l’utiliser. Même en Inde où cette médecine stagnait depuis quelques années, de nombreuses écoles et facultées enseignent désormais l’Ayurveda.

Ayurveda : les origines

L’ayurvéda est la tradition spirituelle la plus ancienne à l’origine des religions de l’Inde, elle est basée sur les sciences Védiques, elle en est le coté médical, le côté pratique est le système du yoga. Le yoga consiste en postures mais c’est avant tout la science de la méditation.

L’ayurvéda est la branche qui guérit, c’est le côté médical du système du yoga. Crée par les yogis et les sages pour améliorer la longévité des personnes en quête du yoga. Elle a une origine spirituelle et une origine védique, il puiserait ses sources dans les Védas : des texte sacrés datant de 5000 av. JC à 1500 av. JC.

Ayurveda : les buts

Aider les gens à garder la santé, en un mot la prévention, l’éducation, et si besoin traiter de façon naturelle, sans créer d’effets secondaires. En ayurvéda on soigne avec les plantes, l’alimentation, les massages, les mantras, les pierres, une hygiène de vie adaptée, les massages et d’autres soins corporels ( sudation… ).

Vata, Pitta, Kapha… ou les principes de l’ayurvéda

L’ayurvéda se base sur l’étude des cinq éléments que l’on trouve dans la nature : Ether ( espace ), l’air, le feu, l’eau, la terre. Ces cinq éléments constituent la base du corps humain, grâce à la terre nous avons une forme, le corps est constitué a 70% d’eau, le feu alimente notre température et permet toutes les transformations, l’air permet les mouvement internes et externes et l’espace est indispensable à nos cellules. Chaque individu qui vient au monde est doté de ces cinq éléments dans des proportions différentes, ce qui fait que nous sommes tous uniques. Cette carte de visite personelle ( appelée Prakriti ) se détermine à l’aide d’un questionnaire précis.

Les cinq éléments donnent 3 types ou humeurs biologiques qui sont :

Vata : air et ether

Pitta : feu et eau

Kapha : eau et terre

« Quand il n’est pas malade, le vent aide le corps en lui amenant énergie, inspire, expire, mouvement, et les actions des besoins naturels. II aide les tissus a se déplacer correctement, et a maintenir les sens en éveil. La bile aide le corps avec la digestion, la chaleur et la vision. Elle aide aussi avec la faim, la soif, l’appétit, l’apparence, la mémoire, l’intelligence, le courage et la souplesse du corps. Le phlegme aide le corps avec la stabilité, l’onctuosité, la cohésion, la patience, etc. » (Vagbhata 1.11)

Ces humeurs interagissent avec les sept constituants du corps ou sept dhatus: le plasma (rasa), le sang (rakta), la chair et les tissus musculaires (mamsa), les tissus adipeux (meda), les tissus osseux (asthi),  la moelle et les tissus nerveux (majja) et enfin les tissus reproducteurs (shukra). Elles interagissent également avec les déchets du corps.

L’Ayurveda utilise principalement des médecines d’origine végétale et animale, et il enseigne un large éventail de thérapies, parmi lesquelles: des régimes, des lavements, des massages, des saignées, des onctions, sudations ainsi que certains actes chirurgicaux. Une grande partie des textes classiques porte sur le respect de règles d’hygiène de vie et l’élimination des habitudes propices à générer des maladies. On trouve ainsi des descriptions détaillées de routines journalières idéales (en fonction de la saison, du lieu, etc…) sensées garantir une vie longue, saine, prospère et heureuse, vue comme but de l’existence humaine. En matière de nourriture, sommeil, exercice physique, sexualité, ou encore dans les prescriptions médicales, tous les traites insistent sur le principe de modération. Ceci est un principe fondamentalement bouddhiste, rejoignant les enseignements de « La Voie du Milieu ».  Bouddhisme et Ayurveda se seraient en effet largement influencés au cours des siècles. Un autre aspect important de modération est présent dans l’enseignement ayurvédique : ne pas réprimer les besoins naturels du corps, sous faute de s’exposer à divers déséquilibres et maladies.

« Un homme sage ne réprime pas les besoins naturels lies a l’urine ou aux excréments, au sperme, au vent, a la nausée, aux éternuements, au besoin de se nettoyer la gorge, aux bâillements ni aux besoins de la faim et de la soif, des larmes ou du sommeil. (…) Quiconque désire son propre bien, ici et plus tard, devrait réprimer les tendances aux comportements impétueux et déshonorables, en pensée, en parole ou en acte. (…) Une personne intelligente ne devrait pas s’habituer à l’excès, même en ce qui concerne des choses acceptables telles que l’exercice physique, le rire, la parole, les voyages, les relations sexuelles ou les veillées tardives. (…) Une personne qui se laisse aller a l’excès dans ce type d’activités risque de périr, tel le lion s’attaquant a un éléphant. » (Charaka 1.7)

Pour comprendre le système de diagnostiques et de thérapies que propose l’Ayurveda, il est nécessaire d’avoir une certaine connaissance de la conception ayurvédique du corps et de ses fonctions.  La fameuse illustration de « l’homme ayurvédique » nous montre une vue de l’intérieur du corps humain, tel que l’Ayurveda l’envisage à la fin 19eme siècle. Le processus central en est la digestion, considérée comme une forme de cuisson. Ainsi, tous les termes en sanskrit pour décrire la digestion impliquent « cuire » ou « brûler », et la force digestive elle-même est appelée « le feu » (agni).

La nourriture ainsi « cuite » par ce feu digestif se transforme dans l’estomac en un jus, le premier des sept tissus corporels, appelé rasa. Puis, sous l’action de la bile (pitta), ce jus est transforme  en rakta, deuxième des tissus. Rakta est ensuite transforme en mamsa et ainsi de suite jusqu’à  obtenir l’essence suprême générée par le corps: shukra. Ojas, souvent traduit par « énergie vitale » est la quintessence des sept dhatus. Ojas est la source essentielle de la force du corps. De la qualité d’ojas dépendront toutes nos aptitudes physiques et notre bonne santé. Inversement, une  diminution d’ojas conduira a l’affaiblissement des défenses immunitaires, et, par suite, aux maladies.

« Dérivant des tissus corporels on trouve les sept tissus dérivés : le lait maternel, le sang menstruel, la graisse, la sueur, les dents, les cheveux et enfin ojas (…) Ojas est présent dans tout le corps et est considéré comme froid, huileux, et solide. II est de nature froide et donne au corps puissance et nourriture. » (Samgadhara 1.5)

Un réseau de tubes parcourant le corps transporte ces substances d’un endroit à l’autre, de même que sont transportées les humeurs, les sensations, le vent et la pensée… On peut ainsi envisager comment, lorsqu’un élément de ce processus complexe fait obstacle au fonctionnement général, les déséquilibres et maladies apparaissent.

Selon l’Ayurveda, la principale cause des maladies est l’aggravation ou déséquilibre des doshas, c’est à dire l’excès d’un ou plusieurs doshas, combiné à une faiblesse du feu digestif. En effet un feu digestif affaibli (par des erreurs dans l’alimentation, le mode de vie, etc.), entraînera la création d’ama ou toxines (masse alimentaire non digérée), qui mélangé au dosa en excès, va obstruer les canaux puis se déposer dans un endroit affaibli et y provoquer la maladie.

Les thérapies ayurvédiques viseront donc essentiellement à rétablir l’équilibre, en pacifiant les doshas en excès ou en procédant à leur élimination pure et simple du système. Pour cela, l’Ayurveda a mis au point un processus thérapeutique rigoureux et exigeant, nécessitant une préparation et une participation active du patient.

Un très interessant documentaire en 10 parties, à découvrir.

Ces lectures m’ont donné envie d’en savoir un peu plus à propos des divers traditions médicinales peu importe leurs origines. Je continuerais donc cette « découverte » d’une manière un peu plus active à l’avenir.

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