Comme tout pratiquant investit dans sa recherche, j’ai été confronté aux questions alimentaires et plus particulièrement au jeûne alimentaire. Non en vue d’une éventuelle performance physique mais plutôt comme un besoin ressentis après des années d’entraînement. Où le corps réclame également un changement interne.
Mais qu’est-ce que le jeûne tout d’abord?
Le jeûne est la privation, volontaire ou non, de nourriture, accompagnée ou pas d’une consommation d’eau (l’absence d’apport hydrique convenable n’est pas envisagé ici). Le jeûne met en marche des mécanismes d’adaptations physiologiques qui sont l’héritage du lent processus de l’évolution D’un point de vue médical, la période de jeûne commence à partir de la sixième heure après le dernier repas [wikipédia]
Je ne vais m’attarder à décrire la physiologie, les différentes étapes et les différents jeûnes. D’une j’en ais pas les compétences et de deux, il existe de très nombreux articles, livres et émissions télévisées comme celle diffusé sur ARTE
Mais passons à ce qui nous intéresse ici; mon retour d’expérience sur la chose.
Je suis un gourmand et je l’assume. Élevé dans un milieu familial où la bonne cuisine du terroir s’étalait sur toutes les tables, j’ai également la chance d’avoir une épouse qui cuisine très bien. Ce qui explique que je suis un total cancre en cuisine mais un hôte de marque à table!
J’ai fait mienne la devise suivante: On mange par habitude et on se goinfre par gourmandise!
D’autant que les habitudes sociales forcent plus a servir des grandes portions tant pour faire honore à la cuisinière que par obligations. Car combien de fois n’ais-je entendu le refrain suivant « quoi? tu mange pas? t’es malade! » Alors même s’il n’y avait plus de place, je me faisais violence pour ne fâcher personne.
Comme précisé dans l’introduction, c’est mon corps qui s’est mis à réclamer ce complément indispensable à une pratique physique soutenue et régulière. Plusieurs paramètres peuvent expliquer cette réflexion. L’âge, je vais avoir 43 ans en novembre, une meilleure perception et sensibilité corporelle suite aux 28 ans de pratique (divers arts martiaux, course à pieds) et bien entendu le volet santé.
Par volet santé je fais référence au Protocole Gernez et l’action d’alimentation dans la prévention du cancer, ce fléau qui se manifeste de plus en plus dans notre société de consommation industrielle. Où les aliments sont bourrés de pesticides, d’hormones de croissance, de colorants, divers additifs et j’en passe!
L’autolyse se déclenche après 12h à 16h de jeûne, d’ailleurs nous jeûnons tous en fait toutes les nuits et on appelle le premier repas déjeuné !!!
Durant les première heures du jeûne, l’organisme consomme le glucose (notre carburant « principal”) à partir du glycogène du foie et des muscles, mais ces réserves énergétiques s’épuisent très vite, et au bout de 48 heures, le relais est par d’autres voies de ”néoglucoformation”, à partir des acides aminés (donc catabolisme des protéines pour obtenir des acides aminés) et des acides gras (donc ”fonte des graisses” pour obtenir des acides gras.
Durant les deux premiers jours, l’organisme se met au repos et consomme ses superflus de glycogène. Ce n’est qu’ensuite que le jeûne provoque une ”digestion interne” de nombreux éléments cellulaires dont l’organisme se trouve ultérieurement allégé. [Jeûne et médecine]
J’ai beaucoup échangé avec des collègues pratiquants d’arts martiaux qui jeûnent une, deux ou trois fois l’an. Mais j’ai toujours eu la crainte de franchir le pas. D’avoir faim.
Un récent échange sur le sujet (sur le forum KO) avec de nouveaux témoignages m’as convaincu de me lancer dans l’aventure!
Dimanche 8/9 au soir, après un dernier digestif pour me donner du courage, j’ai commencé mon jeûne.
- Jour 1: Un petit tiraillement matinal et une larme à l’oeil….snif ma tasse de café, snif mes tartines aux jambons! Vers midi, le ventre qui se met à gargouiller comme à l’accoutumé. Alors un bouquin à la place du repas. Le soir « château la pompe » en guise d’apéro et au lit.
- Jour 2: sensation d’une frustration présente mais surmontable. Ma bouteille d’eau m’accompagne partout. Et, je fais pipi plusieurs fois par jours. Midi, une sieste de 10 mn et hop retour au travail. Quelques légères migraines vite passés. Le soir idem le jour précédent.
- Jour 3: pas de sensation de faim. La dernière selle remontant au mardi matin. La journée se passe bien combien même l’après midi avec les stress du travail fut pénible (traits tirés selon les collègues) Un peu mal aux lombaires (ça descends vers le sacrum)
- Jour 4: tiens une p’tite crotte, il en reste encore? Sieste à midi et apero du soir à la claire. Aucune sensation de faim.
- Jour 5: encore une petite? Ma foi….vite un verre de d’eau. En forme. Pas fatigué. Plus concentré. Midi sieste (10mn) Le soir comme d’hab avec ma cristalline à moi
- Jour 6: samedi matin, rupture du jeûne. Soit au total 128 heures sans manger.
Réveil en pleine forme après une bonne nuit. Aucune sensation de faim et parfaitement serein. C’est drôle comment le corps s’habitue vite à ne plus dépendre d’un apport calorique externe et puise tout naturellement dans ses réserves. Sincèrement, s’il n’y aurait pas eu le contexte familial, ma pauvre chérie qui stresse depuis une semaine et les enfants en bas âge, j’aurais continué encore un peu.
Si le jeûne lui-même nécessite peu de connaissances, il en va autrement de la reprise alimentaire. C’est généralement là que se produisent les accidents.
Au moment de la reprise alimentaire, après une longue période d’abstention de nourriture, la faim est presque nulle le premier jour, mais peut devenir de la boulimie dans les jours qui suivent. Après un jeûne de plusieurs semaines, la flore intestinale a disparu complètement, et doit être reconstruite.
La reprise alimentaire après le jeûne:
Pour éviter les accidents, elle doit se faire progressivement, afin de reconstruire la flore intestinale.
Il faut la répartir en 4 temps progressifs. Cette période peut être appelée période sécurité1) jus de fruits, 2) fruits juteux, 3) fruits, 4) fruits et légumes crus.
Ensuite on peut passer à des graines germées, des noix, etc. Il est absolument impératif que la durée totale de ces 4 temps soit d’au moins un quart de la durée du jeûne. Ceci étant considéré comme le minimum de sécurité pour éviter les accidents.
Par exemple pour un jeûne de 16 jours = 4 jours:
1er jour: jus de fruits. 2e jour: fruits juteux. 3e jour: fruits. 4e jour: fruits et légumes crus.
Ça c’est pour les généralités. Ceux et celles qui veulent en savoir plus peuvent consulter le livre d’Hellmut Lützner « Le jeûne » mais ce n’est pas la littérature qui manque sur le sujet.
Pour mon cas personnel, la reprise se fait en 1 jour 1/2 avec des fruits secs toutes les trois heures en quantité suffisante (une date, 1/4 d’une banane séché et une poignet de bais séchés) puis un muesli. Le but étant que le corps s’habitue d’ingérer de nouveaux des aliments de plus en plus riches et en quantité croissante.
Après ce léger premier petit dé-jeûner (rupture du jeûne) toujours pas de sensation de faim.
La balance m’annonce 80kg, donc 5 kg en moins qui vont certainement revenir dans les jours à venir si je reprends exactement les mêmes habitudes alimentaires. Mais je précise que la perte de poids n’était en aucun cas l’objectif de ce jeûne.
Petite précision, aucune odeur désagréable de mon corps, pas de mauvaise haleine ni sueurs. Aucune modification d’humeur visible à part le fait d’être beaucoup plus calme et lucide.
Je retiendrais deux choses de c’est expérience; le mental et le physique.
Mentale, car accepter l’idée de ne pas manger est aux antipodes de l’éducation familiale et sociale. Et s’élancer dans l’aventure bien déterminer et sûr de soit aide à passer le cap.
Physique, car il faut être à l’écoute de son corps et l’aider grâce à la détermination d’aller de l’avant. Jamais avant de commencer je ne m’aurais cru capable de dépasser 2 jours. C’était la limite que je me suis fixé. Et les jours qui ont suivit n’étaient qu’un bonus.
Alors, riche de cette expérience je pense, je sûr même de recommencer ce petit jeûne d’ici quelque temps.
Car pour qu’une voiture dure longtemps il ne faut pas oublier de la vidanger régulièrement. 😉
Je me suis renseigné sur le protocole anti-cancer d’André Gernez.
J’en ai compris le principe et ça me semble bien vu. Cependant, mes reflexions m’ont conduit à une question que j’aimerais poser à un chercheur/médecin/biologiste avant de tenter l’expérience, car la méthode ne semble pas anodine.
Apres le jeune, A.Gernez conseille 7 jours de colchicine qui bloque les cellules en état de pré-division. On le fait 7 jours pour qu’un grand nombre de cellules
atteignent cet état et restent bloquées dans cette phase.
Puis, 1 à 2 jours de cortisone qui relance la division : toutes les cellules bloquées vont entrer en division.
Puis, 4 à 5 jours d’hydrate de chloral qui frappe les cellules au moment où elles sont le plus vulnérables : la division des chromosomes et bloque le processus. Les cellules en pleine division meurent.
Effectivement, c’est sans doute redoutable pour les population de cellules cancéreuses qui ont une forte croissance et se répliquent à grande vitesse.
MA QUESTION : Mais qu’en est-il des autres cellules de l’organisme ?
Si j’obtiens la réponse je la communiquerai ici.
M.Périn
Très bonne question.
J’ai cherché une réponse dans la liste sur le site de l’association mais je n’en ais pas trouvé.
http://www.gernez.asso.fr/#/questions-cancer-3/3931911
Ça serait intéressant de le savoir.
Toujours pas de réponse(s) sur le sujet ?