L’intérêt pour la colonne vertébrale est ancien. Au deuxième millénaire av. J.-C. les Égyptiens observent une relation entre des lésions cervicales et des symptômes périphériques.
Au Vème siècle av. J.-C. Hippocrate considère déjà l’art de la thérapie vertébrale comme ancien ! Il constate que diverses affections peuvent être mises en relation avec des segments précis de la colonne vertébrale. Au IIème siècle apr. J.-C. Galien de Pergame, dont les conceptions médicales s’imposeront en Europe pendant quinze siècles, progresse dans la description du rôle du cerveau et de la moelle épinière (il identifie notamment les nerfs crâniens). Il poursuit la pratique de la thérapie vertébrale et distingue différentes causes neurologiques selon la nature des symptômes.
La colonne vertébrale et l’appareil nerveux
La colonne vertébrale, avec l’ensemble de l’appareil locomoteur (squelette, articulations, ligaments et muscles), permet à l’être humain de se redresser et de se mouvoir dans son environnement. Adaptée à la stabilité et au mouvement, elle est une architecture impressionnante constituée par vingt-quatre vertèbres (et les articulations qui les associent entre elles), ainsi que par le sacrum et le coccyx. Les membres inférieurs et le bassin participent à son équilibre statique et à sa dynamique.
Avec le crâne, la colonne vertébrale abrite et protège le système nerveux central : le cerveau et la moelle épinière. Les nerfs rachidiens émergent de la moelle épinière, passent entre les vertèbres, se ramifient et suivent les trajets qui leur sont propres jusqu’aux tissus et aux organes.

Le bassin, la colonne vertébrale et le crâne sont ainsi au carrefour de l’appareil locomoteur et de l’appareil nerveux. Ils forment un complexe dont le fonctionnement harmonieux est un ensemble indissociable. En effet, une perturbation de la mobilité des articulations intervertébrales peut entraîner un déséquilibre statique et altérer la dynamique de l’ensemble de la colonne vertébrale.

Le mauvais usage de soi, nous affecte tous à des degrés divers et entraine des habitudes inappropriées de nous tenir et de nous mouvoir :
– nuque cassée,
– tête dans les épaules,
– épaules tendues et contractées,
– dos courbé ou trop cambré,
– poitrine affaissé.
Ces mauvaises positions entrainent à leur tour, douleurs et altération de l’état général du fait des dysfonctions des organes que génèrent les dites mauvaises positions des segments corporels.
Pour lutter contres ces douleurs, le corps surajoute encore d’autres positions, antalgiques cette fois, ce qui a pour effet d’accentuer encore le désordre général.
De quoi s’agit-il ?
Notre corps adopte toujours une position. L’attitude désigne la position qu’adopte naturellement le corps lorsqu’il n’est soumis à aucune contrainte (au sens physique du terme), encore qu’il serait préférable de dire, … soumis à un minimum de contraintes, puisqu’on en subit toujours. La mauvaise utilisation de soi est le résultat de mauvaises positions qui impliquent la personne entière. Tandis que certaines parties du corps travaillent trop, d’autres travaillent trop peu. Une bonne utilisation de soi est la relation juste et dynamique entre la tête , le cou et le dos.
Mais revenons à notre pilier de vie, le rachis, la colonne vertébrale.
Quelques points essentiels :
1º) La colonne se présente donc de la manière suivante :
Prenant appui sur les deux ceintures, elle réalise dans le plan sagittal une flexion-extension figurée par une ellipse :
La figure ci-dessus représente que la section dorsale de la colonne permettant un travail de fléxion-extension qui se focalise sur cette région dorsale, dite « zone ingrate » en orthopédie, ou charnière de Tissié (1).
Cette zone est ingrate à travailler car « bloquée » dans et par la cage thoracique et ne pourra qu’être travaillée de manière indirecte.
Vue de dos, la charnière de Tissié se présente ainsi :
La colonne suspendue entre ses deux ceintures (2) à la façon d’un pont, réalise également des mouvements de rotation et d’inclinaison latérale.


Les vertèbres libérées sont alors susceptibles d’accomplir leurs mouvements naturels :
– le roulis
– le tangage
– le recul
– le lacet
– le balourd
– la latéralité pure.
La colonne se fortifie non pas en se rigidifiant mais en se libérant par un travail des muscles … « près de l’os ».
Plus tard enfin, il est possible d’agir sur tous les organes appendus à la colonne, par une sorte de massage interne.
Notes :
(1) Il s’agit de l’ensemble des articulations costo-vertébrales constituant une série étagée de charnières. Il n’y a pas qu’un seul axe de charnière, mais deux très rapprochés et séparés par la largeur du corps de la vertèbre.
(2) On nomme ceinture un cercle d’os plus ou moins soudés entre eux, entourant une extrémité de la colonne et portant appendus deux membres.
La première ceinture, ou scapulaire. ou des épaules, est constituée par les clavicules et les omoplates. Les membres appendus sont les bras (humérus).
La deuxième ceinture, ou pelvienne, ou pelvis, est formée d’un os unique, le bassin. Les membres appendus sont les cuisses (fémur).

Pour ceux qui veulent approfondir le sujet n’hésitez pas à suivre les liens suivants dans lesquels j’ai pioché les informations ci-dessus:
– Anthropologie et chiropratique
– Question à propos de la technique Alexander