Rectitude, voyez-vous ça?!


Essai sur un « abc » (part.5)

Parlons un peu de la rectitude. De la rectitude rachidienne pour être plus exact.

En voilà un terme pas commun, me direz-vous. Plus utilisé ou en dans des très rares occasions. Le terme que j’ai pourtant employé à plusieurs reprises pour tenter de préciser certaines exigences. Mais j’ai dû m’en prendre de mauvaise manière, car les retours sur sa compréhension ont été tout à opposer de ce que je tentais d’isoler.

En gros, beaucoup ont compris la rectitude rachidienne par l’image d’une hyper-rigidité de la colonne vertébrale faisant penser à un redressement aidé d’un balai dans le derrière (pour rester polis). Image certes bien crue, mais rapporté de la sorte. Cela ne démontre que les limitations que nous nous faisant sur certains sujets où le verbe perturbe la forme.

Alors, au fond, de quoi s’agit-il? Car pour être le plus exact possible, nous sommes tout de même dans la section « abc « ?

Il est important de bien utiliser les mots comme il est important de préciser pourquoi on le fait.

On parle généralement de rectitude du rachis, mais pas de rectitude rachidienne. Et encore, quand on parle de « rectitude du rachis », on précise l’étage: rectitude cervicale, etc…En effet, comme le rachis présente différentes courbures, il serait anormal qu’un rachis, dans son entier, fut en rectitude, c’est- à- dire droit. Souvenez-vous de Madeuf: « L’homme est un animal cabré ». (merci à Gérard pour ce rappel)

Vu que l’animal est évoqué, les habitués des sports équestres savent que la rectitude est le seul moyen d’assurer le
fonctionnement régulier des membres.

« Il n’en est pas moins indispensable pour assurer la conduite précise du cheval, hier au combat, aujourd’hui sur la carrière de dressage comme sur le parcours d’obstacles, d’établir une rigoureuse maîtrise de la rectitude. Elle est le seul moyen de le diriger et d’assurer le fonctionnement régulier des quatre membres. »

Pour aller plus loin, « la référence »  à cette rectitude ne date pas d’aujourd’hui et jamais elle ne fut comprise de travers.

Il y a 17 000 celle-ci représentait l’état permettant le passage vers l’au-delà comme dans la grotte de Lascaux.

L’homme vertical, bison culbutant vers l’arrière. Remarquer la rectitude du tronc (l’arc devient corde)

Dans l’Égypte ancienne toutes les représentations des Dieux étaient à cette image.

Chou, le dieu de l’air, sépare la déesse du ciel, Nout, du dieu de la terre, Geb. Deux dieux à tête de bélier se tiennent à côté de Chou.
Dessin : Catherine Fitzpatrick

« Leur droiture, leur rectitude, leur franchise, leur clarté éclatent dans leur posture ! Tous sont le dos droit, la mine franche, ils ne tiennent jamais tout tordu, voûtés, de guingois sauf quand une symbolique est nécessaire comme Nout ! Sinon ? Tout le monde est droit. »

Voici les propos de Monsieur Jazarin extrait du livre « Le petit manuel d’Aïkido » d’André Cognard.

« La rectitude est l’ossature qui donne la fermeté qui vous tiens droit. Comme sans os, la tête ne peut rester au sommet de l’épine dorsale, ni les mains se mouvoir, ni les pieds porter le corps, ainsi sans la rectitude, ni le talent, ni le savoir ne peuvent faire d’une carcasse humaine un samurai. »

ô sensei morihei ueshiba

L’importance d’un bon alignement, de la tête aux pieds était recherché dans la pratique taoïste en Chine comme ailleurs. Sur l’image qui suit cet alignement précise, les six principaux points d’entrée de l’énergie vitale. Notez le Yang du Ciel versus le Yin de la Terre.

Les exemples sont certainement subjectifs, mais chacun trouvera les siens du moment qu’il a saisie l’idée.

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