Question d’équilibre

Essai sur un « abc » (part.4)

Un titre bien délicat?!  Autant que son sujet, c’est vraiment une question d’équilibre. 😀

Selon vulgaris-médical le terme équilibre désigne habituellement l’état d’un corps en repos. Dans le domaine médical l’équilibre est la mise en œuvre des différents moyens utilisés par le corps pour maintenir l’équilibre. Autrement dit il s’agit de la fonction qui permet à l’organisme d’avoir conscience de la position de l’ensemble des constituant du corps humain dans l’espace et de contrôler cette tâche.

L’équilibre est assuré par trois systèmes sensoriels:

• Le système proprioceptif constitué de récepteurs comprenant plusieurs ensembles (recoupements) de cellules ayant la propriété de renseigner le système nerveux central sur l’état de tension des muscles et sur la position des articulations de l’organisme. Ces récepteurs proprioceptifs sont situés dans les muscles, dans les ligaments et dans les articulations.
• Le système visuel apporte à l’individu des renseignements sur la position de son corps relativement à son d’environnement.
• Le système vestibulaire, situé dans une cavité du tissu osseux sur les cotés du crâne, comprend la partie postérieure de l’oreille interne. Le système vestibulaire est constitué du vestibule où sont interconnectés les trois canaux semi-circulaires (en forme de demi-cercle). Par l’intermédiaire du vestibule le corps est renseigné sur la position de la tête dans l’espace. Le vestibule permet également au système nerveux d’obtenir des renseignements sur l’accélération linéaire de la tête. Par exemple cette accélération linéaire est perçue par un enfant qui fait de la balançoire. Les canaux semi-circulaires apportent des renseignements sur les accélérations angulaires dela tête. L’accélérationangulaire, par rapport à l’accélération linéaire, est l’accélération de la tête quand celle-ci tourne, effectue une flexion (mouvement d’arrière en avant) ou une inclinaison

Mais si on regarde les autres définitions on s’aperçoit que la notion d’équilibre  renvoie vers l’harmonie psychique qui caractérise un comportement dit normal. Et son concept se retrouve dans tous les enseignements spirituels et dans la plupart des religions. Sur-lignant l’important d’équilibre entre  le corps et le mental.

Je vais (librement) m’appuyer sur le mémoire d’Aurore Jedrzejak en citant quelques extraits,  pour préciser les définitions d’équilibre corporel et d’équilibre mental ainsi que des liens existants entre les deux.

1. L‘équilibre corporel

Le dictionnaire présente la définition suivante « état de quelqu’un qui est dans une position stable et qui ne tombe pas » (Grand Larousse Universel Tome 10) .Tout d’abord, l’équilibre est une opposition à la gravité du corps humain positionné de manière à résister à la pesanteur.  Cette attitude permet une libre circulation d’énergie  (musculaire, sanguine, nerveuse…) L’équilibre est engendré par le travail des chaînes musculaires (agonistes et antagonistes) qui agissent selon les lois physiologiques naturelles pour produire la flexion et l’extension des articulations.

2. L‘équilibre mental

Il est plus difficile de définir précisément l’équilibre mental sans entrer dans des définitions psychologiques. Dans le Grand Larousse Universel,  l’équilibre mental est défini comme « un rapport d’harmonie entre les tendances psychiques, les rythmes ou les domaines d’activités de quelqu’un ayant pour conséquence un comportement dit normal, une santé normale ».

Etre équilibré s’est être pondéré, raisonnable, sain mentalement et avoir toutes ses facultés intellectuelles.

3. le lien entre le corps et le mental

Notre vie quotidienne est un engrenage de suractivité, d’agitation, de bruit. L’attention de l’homme est constamment tournée vers des objets extérieurs à lui-même. Les capacités mentales se développent au détriment d’une recherche sensitive.

Doit-on séparer le corps de l’esprit de l’homme?

La réponse à été donné il y’a quelques années par Jean Piaget et Henri Wallon. Bien qu’ils aient eu chacun leur méthode, ils ont souligné que « le psychisme et le moteur  ne sont pas deux catégories étrangères, cloisonnés et où l’une serait soumise aux seules lois de la pensée pure et l’autre aux mécanismes physiques et physiologiques. Bien au contraire, le mental et le moteur sont l’expression bipolaire d’un seul et même processus, celui de l’adaptation souple, mouvante et constructive au milieu environnant » (Encyclopédie Universalis, corpus 19-19a., psychomotricité)

De même Danis Bois (psycho-somatopédagogue) affirme que « la personne est constitué d’une unité corps/psyché ». Il remarque qu’apparaît « la conscience d’une tonalité spécifique » lorsque ses patients travaillent sur leurs corps. (Bois Danis; Le mois renouvelé, introduction à la somato psychopédagogie, Point d’appui, Ivry-sur-Seine, 2006 page 104)

Karl Friedrich Durkheim en dit autant: « si l’on a compris que le physique et le psychique ne sont que deux aspects au travers desquels le sujet s’extériorise en même temps qu’il s’intériorise, on sait alors que, de même qu’une modification intérieure entraîne une modification de l’attitude corporelle, de même la modification des attitudes corporelles entraîne une transformation intérieure » (Durkheim Karl Friedrich, Hara centre vital de l’homme, Courrier du livre, Paris, page 254)

Ainsi, lorsqu’on établi un équilibre dans son corps, on permet à l’esprit de la même manière de trouver son équilibre. Un précepte japonais le décrit très bien: « lorsque la verticale du corps est solidement fixée, l’esprit l’est également » (Hoppenot Dominique, Le violon intérieur, op.cit., p36)

L’homme trouve son équilibre en unifiant son esprit et son corps. La musique comme les arts martiaux permet de travailler ce lien pour que l’homme forme une entité.