Apparition des Arts Martiaux partie 3
1- En 1852 on assiste à la création de l’Ecole de Joinville par N. Laisne et le colonel d’Argy.
La deuxième personnalité, après Amoros, qui contribua au développement de la gymnastique (qu’elle soit militaire puis orthopédique) fut Alexandre-Napoléon LAISNÉ (1810-1896).
Professeur de gymnastique, se présentant comme le fondateur de l’enseignement de la gymnastique en France. Fils d’un ancien soldat employé d’octroi, est d’abord apprenti menuisier. S’engage à 18 ans
dans l’armée, où il découvre sa vocation pour la gymnastique. Enseigne la gymnastique, complète ses études, élabore des plans de gymnase, invente de nouvelles méthodes et des appareils, d’abord dans
l’armée jusqu’en 1837, puis dans l’enseignement (1838, Couvent des Oiseaux; 1838-1846, Institution pour les Aveugles; 1840-1870, dirige l’enseignement de la gymnastique dans les lycées parisiens) et dans les hôpitaux (gymnastique appliquée à la médecine, Hôpital des Enfants-Malades). Apartir de 1872, chargé de fonder l’enseignement de la gymnastique pour les deux sexes dans les écoles communales de Paris. Inventeur d’une échelle orthopédique, de la barre de fer Laisné, d’une théorie de natation à sec à l’usage de l’armée, etc.; et auteur de nombreux ouvrages pédagogiques: Traité élémentaire de gymnastique classique avec chants notés, à l’usage des enfants des deux sexes (8
éditions de 1867 à 1893), Théorie de la barre ferée Laisné, ouvrage destiné à la jeunesse des écoles (1877), La Gymnastique à l’école maternelle (1882), etc. Malgré les résistances très fortes que ses novations ont rencontrées, ce n’est pas le livre d’un persécuté. C’est l’histoire d’une passion et d’une réussite. « J’ai eu à triompher de bien des résistances, d’oppositions vraiment féroces; mais j’ai aussi rencontré de nombreux adeptes, devenus par la suite de zélés prosélytes dont la fidélité et le dévouement m’ont toujours fait plaisir à voir. »
N.Laisné restant fidèle à ses convictions, pénétrés des principes et de l’œuvre de son vieux maître inscrit naturellement la nouvelle école dans la perspective tracée par Amoros.
Joinville a acquis une grande réputation, ainsi qu’en témoigne le succès considérable des fêtes annuelles qu’elle organise, généralement en présence du président et des plus hautes personnalités civiles et militaires de la République. Mais après le désastre de Sedan et son réouverture elle prend alors le nom d’École Normale de Gymnastique et d’Escrime.
Mais le destin de Alexandre Napoléon Laisné n’est pas seulement lié à celle de Joinville.
En effet, le Conseil Général des Hôpitaux, charge LAISNE professeur de gymnastique de l’École Polytechnique, du lycée Louis le Grand et directeur des gymnases des lycées de Paris, (que l’on peut considérer comme le premier kinésithérapeute) de la direction provisoire de ce gymnase.
On soumet des affections nerveuses comme la chorée à la gymnastique que l’on combine avec les massages et les frictions. Un rapport sur le traitement de la chorée par la gymnastique est présenté à l’Académie de médecine le 10 avril 1855. Pour la première fois, un médecin des hôpitaux de Paris, spécialiste des maladies de l’enfant, présente la méthode qui guérit des affections neurologiques et comprend des séries d’exercices, des mouvements actifs, passifs, du massage et des frictions, montrant ainsi les rapports étroits et indissociables entre la gymnastique et le massage.
C’est aussi dans cet hôpital que le massage se développe et y est appliqué. La thèse inaugurale sur le massage, soutenue en 1863 à Paris par le Dr Jacques Estradère , constitue une confirmation de l’ancrage du procédé et une tentative de systématisation de la pratique. Cette thèse est le premier ouvrage qui parût dans la littérature française et étrangère sur l’ensemble des manœuvres auxquelles on donne le nom de massage.

Le Dr Estradère présente sa thèse devant les mêmes membres de jury de thèse que celui pour le Dr Gustave Chancerel auteur d’une thèse sur l’histoire de la gymnastique médicale la même année. Ces deux thèses sont réalisées dans le service du Dr Bouvier , chef de service à l’Hôpital des Enfants malades, fondateur de l’orthopédie médicale.
Il est également auteur de nombreux ouvrages sur les questions traitons du sujet.
Comme la « Manière de viser. Gymnastique des demoiselles » : ouvrage destiné aux mères de famille et contenant des exercices avec la construction et le prix des instruments / par M. Napoléon Laisné. – Paris : Lelièvre, 1854. (Médiathèque de l’INSEP). Et les « Nouvelles observations sur l’enseignement de la gymnastique »
2- La naissance du bataillon de Joinville.
Francisco AMOROS à structuré la gymnastique et son oeuvre à été porsuivie.
De l’Ecole de Joinville créée en 1852 par Napoléon LAISNE et le commandant d’ARGNY, devait s’extrapoler la gymnastique dans les écoles primaires, les lycées et collèges, ainsi dans les écoles normales.
Le début de l’histoire remonte a 1852, Apres le coup d’État du 2 décembre 1851, le Prince Président Louis Napoléon BONAPARTE s’apprête a rétablir l’Empire. L’armée représente alors le pilier central du nouveau pouvoir qui multiplie les attentions a son égard.
Depuis longtemps, l’État-Major a perçu l’intérêt de la gymnastique dans la préparation du soldat. Mais, avec la fermeture du gymnase d’AMOROS et de son École Normale de Gymnastique Civile et Militaire, on constate l’absence de structures et de maîtres susceptibles de contribuer au développe-ment de cette discipline.
» Il fallait donc, puisque la gymnastique et l’escrime sont enseignées dans l’armée, qu’il existât comme un « conservatoire » ou vinssent se former les instructeurs, pour que l’enseignement demeurât identique et immuable et ne risquât point de varier suivant les fantaisies de chacun « .
C’est dans ce contexte que l’École Normale de Gymnastique de Joinville-le-Pont ouvre ses portes le 15 juillet 1852. Elle est installée dans la Redoute de la Faisanderie, un ouvrage militaire édifié entre 1846 et 1847, en avant-poste pour la défense de l’est de Paris dans l’intervalle des forts de Charenton et de Nogent. L’École est dirigée par le commandant Louis d’Argy, assisté par un civil, Napoléon Laisné. Tous deux sont des disciples et anciens collaborateurs d’Amoros, avec lequel ils ont collaboré a l’instruction du 24 avril 1846 et dont ils vont fidèlement appliquer les principes.
Le premier stage, organisé du 15 juillet 1852 au 20 janvier 1853, permet d’accueillir dans la nouvelle école 20 officiers et 114 hommes de troupe.
Ainsi s’ouvrait le premier chapitre de l’histoire d’une école militaire qui, pendant plus d’un demi-siecle, allait jouer le premier rôle dans le domaine de l’éducation physique – a l’époque ou on la nommait encore » gymnastique » -. Établie comme école » normale « , dans le sens défini par Lakanal, ses finalités sont claires il s’agit de former des moniteurs pour enseigner la gymnastique dans les gymnases divisionnaires, dans une optique de formation du combattant. » Ma méthode s’arrete ou l’utilité cesse « , disait Amoros. L’enseignement a Joinville sera donc marqué du sceau de l’utilitarisme.
Rapidement, la Redoute de la Faisanderie s’avere trop exiguë. L’École s’agrandit par l’annexion en 1867 de la Redoute jumelle de Gravelle, distante de quelques centaines de metres. Apres le désastre de Sedan, puis le siege de Paris, les clauses de l’armistice de Versailles, le 21 janvier 1871, stipulent la remise de tous les forts de la capitale aux Prussiens. L’École Normale de Gymnastique est alors fermée.

En 1872, l’école devient l’école normale de gymnastique et d’escrime de Joinville. Elle contribuera à former les sportifs français participant aux Jeux olympiques.
En 1914, elle ferme du fait de la Première Guerre mondiale. Sa réouverture partielle se fait en 1916.
En 1925, elle prend l’appellation d’école supérieure d’éducation physique.
En 1939, elle ferme du fait de la Seconde Guerre mondiale. Ses anciens cadres les reprennent dès 1941 dans les établissements civils et militaires comme le collège national des moniteurs et athlètes d’Antibes, l’institut national des sports de Paris, les écoles nationales d’entraînement physique militaire de Pau-le-Hameau et d’Antibes, le centre sportif de l’armée de Pau, le centre sportif des forces armées de Joinville, le bataillon de Joinville, le groupement sportif interarmées de Joinville, l’école d’entraînement physique militaire d’Antibes, l’école interarmées d’entraînement physique et des sports de Joinville.
En 1975, l’INSEP prend la suite des activités de préparation d’athlètes civils.
Je vous invite à lire un autre historique de cette école sur le site de INSEP.
Quelques autres liens pour aller plus loin:
Les méthodes de gymnastique en europe, un œil sur la revue Olympique et le lien vers « Manuel d’éducation physique, gymnastique et morale » d’Amoros.
Un petit lien sur Google recherche des livres et un autre sur les études d’Amoros sur la savate et le chausson:
Une synthèse très bien présentée: « Histoire de l’education physique et du sport de 1870 à 1939«