Suite à l’annonce du stage sur Kwoon Info et ne connaissant de Tai Chi Chuan que quelques articles et livres ne traitant pour la plupart que de son évolution historique. J’ai pris la décision, vu la proximité du stage de m’inscrire pour m’en faire une idée.
Le stage était organisé par l’association Chuan Tong International qui à fait venir pour une deuxième année consécutive Maître Zheng Xu Dong.
« Précédé par une réputation martiale dans sa pratique, de la puissance, de la spontanéité, ne rechignant pas à exécuter les techniques sur les élèves insistant un peu. Accompagné de son assistant, français, revenant d’un voyage martial en Chine : pratiquant de haut niveau, intéressant et passionné. »
Arrivé à l’endroit du stage, ma première impression fut de taille: nom d’une pipe, mais qu’est-ce que je fout là?!
Je me sentais comme un étrangé parmi un groupe composé par la grande majorité de quinqua et sexta affichant un air écolo-végétarien post new-age…Je savais que le tai chi avait pour réputation d’attirer « une cliente » ne recherchant pas forcement l’aspect martial d’une pratique, mais de là à me retrouver en plein milieu d’entre eux ma destabilisé quelque peu. Le premier effet de surprise passé, je me suis dis: maintenant que t’es là mon gars, pas question de faire marche arrière. Ta payé pour voir alors regarde!
Tai Xing est arrivé tranquillement habillé d’un pull gris et s’est mis à l’opposé de tout le monde en se frottant les mains. Malgré ses 59 ans il avait cette attitude infantile, quand il tournait sa tête d’un côté à l’autre en contemplant un groupe d’une trentaine de personne, éparpillé en sous groupe « jacassants » en veux tu en voilà pendant plusieurs minutes sans se rendre compte de son arrivée.
L’introduction explicative de la forme m’a noyé dans des termes énergétiques du yin et du yang avant d’éveiller le peu de présence qui me restait par l’insistance sur des principes qui me parlait un peu plus: l’axe central, le corps unifié, l’intention dans le geste…
La journée s’est passé à l’apprentissage d’une grande partie de l’enchaînement. Et j’avouerais qu’en respectant les principes de la vielle forme bien expliqué par Tai Xing (travail des « reins* » alternant le plein et le vide) j’ai transpiré à grosses gouttes. Mais à aucun moment je n’ai eu le souffle coupé ni les pulsations cardiaques en hausse.
Ici, comme ailleurs, ce n’est pas le mouvement des mains qui créer l’amplitude du geste, mais bien le mouvement du tronc, de tout le corps qui fait bouger les bras et donne l’impression d’un grand mouvement.
Là bonne surprise est venue des explications qui avaient toutes une application martiale. D’ailleurs Tai Xing, n’arrêtait pas de dire que le tai chi est un art martial (traduction de Sam) mais si on veut le pratiquer pour la santé c’est bien aussi. Une deuxième phrase qu’il à répété à plusieurs reprises fut: » Ce n’est pas parce que c’est chinois et enseigné par un chinois que c’est dur et que vous n’allez pas y arriver. Si seulement vous saviez le peu de chinois qui font et comprennent le tai chi vous en seriez surpris! »
La conclusion de cette expérience est mitigée. Une seule journée est de loin suffisante pour s’en faire une idée bien précise. Pas tant sur le style, ou son représentant mais bien sur la réponse de son propre corps, de ces sensations vis à vis d’une gestuelle nouvelle et l’application des principes nouveaux.
Je garde tout de même l’impression que Maître Zheng Xu Dong n’était pas devant le public capable de saisir l’opportunité qu’il offrait. Mais ce n’est qu’un avis personnel…..