L’eau, source de vie, moyen de purification depuis des temps mémoriaux est également la meilleure thérapie que l’homme puisse espérer.
Nous sommes constitué à 85% d’eau à notre naissance pour arriver vers la vieillesse à seulement 55% et on ne peut s’en passer pour vivre.
Les Grecs pensaient déjà, que l’eau contenait l’essence de la vie et le secret de la santé. Mais les bienfaits de l’eau sur la santé ont été mis en évidence qu’assez récemment, on les doit aux expériences personnelles de l’abbé Kneipp.

La méthode Kneipp.
Tout a commence en 1847. Sebastian Kneipp, 26 ans, atteint de tuberculose et déclaré incurable, tombe sur une publication du docteur Hahn : « De la force et des effets de l’eau fraîche sur le corps humain ». N’ayant plus rien à perdre, il s’administre un autotraitement. Au programme : course à pied deux fois par semaine sur les bords du Danube et plongeons dans une eau à 5 °C ! Un « remède de cheval » qui le guérit en quelques mois. Il décide alors de poursuivre ses recherches et fonde les bases de l’hydrothérapie.
L’avantage de la méthode Kneipp est sa simplicité. Un lavabo, une douche, une bassine, et le tour est joué. Malgré son credo, qu’il faille endurcir l’organisme pour prévenir la maladie. Les plongeons dans l’eau froide restent toujours fugaces (trente secondes maxi) car Kneipp recommandait la modération.

Il faut distingué deux grands principes:
1. De l’eau entre 0 et 18 °C
L’eau froide est idéale pour « rétablir l’ordre dans le corps ». Elle ôte la chaleur superflue (dont la transpiration) tout en obligeant l’organisme à générer sa propre énergie calorifique pour éliminer les éléments « inutiles et insalubres » (« graisses et mauvaises humeurs » !).
L’eau chaude ne doit intervenir que pour seconder l’organisme incapable de produire sa chaleur naturelle (quand on se sent frigorifié) ou pour intensifier le bénéfice de l’eau froide.
« Le contraste chaud-froid dilate et contracte les vaisseaux sanguins, ce qui réactive le système neurovégétatif (cœur, foie, estomac…), mais aussi le système hormonal et immunitaire », explique Joachim Bohm Rammel, ostéopathe (également directeur de la physiothérapie au Sebastianarium, centre de soins et école de formation à Bad Wörishofen, en Allemagne).
2. Des applications localisées
S’il s’agit d’entretenir sa forme, entre une et trois douches froides au lever par semaine suffiront (durée : une minute). Sinon, on trempe ou on arrose bras, genoux, visage ou coudes, selon le problème.
Les applications d’eau localisées décongestionnent la zone traitée, mais, curieusement, agissent sur d’autres endroits par un effet dérivatif (comme le font l’acupuncture et la réflexologie).
Ainsi, un bain de pieds froid soulage les cerveaux en ébullition : pour lutter contre le froid, le cerveau envoie du sang vers les pieds, ce qui nous allège la tête.
« Ceux et celles qui ne réservent pas quotidiennement un peu de temps pour leur santé devront un jour consacrer beaucoup de temps à leur maladie. »
Mais l’usage de l’eau froide n’est pas l’apanage du seul l’abbé bavarois.
Toumo, le yoga du froid.
On entend parler du toumo pour la première fois dans le livre de la grande exploratrice Alexandra David-Neel, Mystiques et magiciens du Tibet. Ecoutons ce qu’elle en dit : « Passer l’hiver dans une caverne située, souvent, entre 4000 et 5000 mètres d’altitude, vêtu d’une robe mince ou même nu et ne pas périr gelé, est un problème compliqué. Nombre d’ermites tibétains l’ont pourtant résolu, et leur endurance est attribuée au fait qu’ils possèdent le moyen de stimuler la chaleur interne appelée toumo. Le mot toumo signifie chaleur, mais il n’est pas employé dans le langage courant pour désigner la chaleur ordinaire. C’est un terme technique du vocabulaire mystique, et les effets de la chaleur mystérieuse dénommée ainsi ne sont pas confinés à échauffer le corps des ascètes capables de l’engendrer. »

On peut comprendre que les tibétains aient été poussés par la nécessité de s’adapter aux rigueurs de leur climat, mais qu’est-ce qui peut pousser des gens « normaux » à entrer dans l’eau glacée ou sous des cascades par des – 15°?
D’abord, le besoin de rétablir le dialogue avec le corps. Tout le monde a la capacité de s’adapter au froid. Simplement, les artifices qui nous entourent nous l’ont fait oublier. La climatisation, le chauffage, sont autant d’obstacles entre nous et la capacité de thermorégulation du corps. Ensuite, le besoin de rétablir le dialogue avec la nature.
Pour pratiquer le yoga du froid, il faut être dans une démarche de dépassement de ses peurs les plus profondes, déterminé, et surtout préparé par un instructeur compétent. On ne s’improvise pas yogi du froid. Une exposition au froid lorsque l’organisme n’a pas été préparé par les exercices spécifiques du toumo, peut tout simplement déboucher sur une catastrophe.
Le toumo se transmet et ne se trouve pas dans les manuels. Et pour ceux qui seraient tentés par l’expérience, je n’ai qu’un conseil, c’est de rencontrer Maurice Daubard, le spécialiste du toumo en Europe, dans son école de yoga au fin fond de l’auvergne, où il enseigne un toumo qui a le mérite d’être occidentalisé. Car n’oublions-pas qu’au Tibet, le toumo n’a pas d’intérêt en soi et n’est qu’une marche pour accéder à une spiritualité faite de renoncement et d’abnégation.
Le Shugendô et yamabushi.
La forme religieuse la plus ancienne au Japon fut le sangaku shûkyô (religion des montagnes). Ceux qui la pratiquaient furent nommés yamabushi (celui qui couche dans les montagnes) terme dû à leur mode de vie. Une de leurs pratiques essentielles fut d’assurer la permanance d’un feu, symbole des âmes des morts, qui étaient censées se rassembler dans ces montagnes où en les vénérait sous le nom de yama no kami (kami de la montagne).
Lorsque les groupes de shugendô eurent tendance à se séparer en deux sectes, les éléments religieux du culte des yamabushi furent dogmatisés par les doctrines ésotériques mais appliquèrent en même temps les notions plus proche du chamanisme que du l’ésotérisme pur en se réclamant essentiellement de pratiques ascétiques dans les montagnes. Dont l’une d’elle consistait dans une pratique de l’ascèse de la cascade quotidienne.
Une forme très ancienne de l’ascèse au Japon, que l’on retrouve également sous la forme du misogi shintoïste (purification par l’eau) Eau et feu étant les moyens de purification par excellence, ils sont ainsi ceux qui éloignent toute force maléfique.
Le banya russe.
Le rituel du banya est à bien des égards digne d’une procession religieuse. En tout état de cause, ne pas dépasser 35 minutes dans l’étuve surtout lors des premières visites (pour qui n’est pas habitué à la pratique, les effets peuvent être néfastes…). Une fois paré de ces éléments, il est donc conseillé d’agir comme suit: avant d’aller dans l’étuve, préparer son corps à la chaleur dans la salle du bassin pendant environ 5 minutes, éventuellement prendre une douche pour se réchauffer. De là, entrer dans l’étuve et s’allonger (si possible) sinon s’asseoir et baisser la tête. Quand la chaleur devient trop pesante, sortir –en général, ne pas dépasser 5 minutes– (surtout n’oubliez pas de refermer la porte derrière vous si vous ne voulez pas déclencher la colère de vos comparses…), et prendre une douche froide (et oui, c’est ainsi…).Répétez l’opération une seconde fois et munissez-vous alors du venik (petites branches d’arbres séchées couvertes de feuilles et composées en bouquet). Secouez-le au-dessus de votre tête afin de lui faire prendre la chaleur et flagellez-vous le corps (inutile d’être brutal, des petits coups suffisent) et tentez en même temps de nouvelles expériences:par exemple, remplacez la douche froide par un petit plongeon dans la piscine d’eau glacée… Pour qui trouverait cette pratique barbare, les banias construits à la campagne ne disposant ni de douche ni de piscine, on utilise ce que la nature met à disposition, à savoir le puits d’eau glacée ou la neige…En effet, rien de tel qu’un petit plongeon dans la neige immaculée pour vous tonifier!
Tel est donc le secret du bain russe:le mariage de la chaleur et du froid, qui favorisent une bonne circulation sanguine et aident à purifier l’organisme et à le débarrasser des toxines.
La pratique sans doute l’une des plus surprenantes est celle des “morjs” -littéralement “morse”-, ces hommes et femmes qui l’hiver venu se baignent dans l’eau gelée après avoir au préalable creusé un trou dans la glace… Pratiquée depuis de nombreux siècles –on associait au départ cette pratique à celle du bania car ceux-ci étaient le plus souvent construits au bord d’un fleuve ou d’une rivière-, il arrive encore de nos jours que des groupes se “baignent” -et ce, sans passer au préalable par l’étuve pour se réchauffer..- le 7 janvier (jour de Noël chez les Orthodoxes), et fassent célébrer le baptême des enfants en les plongeant dans l’eau glacée. Ces enfants seront alors vigoureux et en bonne santé pour de nombreuses années…
A titre personnel, j’ai expérimenté par deux fois les bains dans l’eau (très) froide, par des températures extérieurs variant de -10 à -15° et ça dans le début de mon adolescence. Mais jamais ces bains ne furent volontaires et ont toujours été le résultat de quelques circonstances malencontreuses. Un fois j’ai même dû rentrer sur plusieurs kilomètres, après avoir « plongé » la tête en première dans une rivière en plein hiver. Concours de circonstances ou un bon héritage génétique, je l’ignore, quoiqu’il en soit je n’ai jamais rien eu à pars quelques rhumes depuis.
Différentes sources:
http://www.kneipp.fr/fr/de_filosofie_van_kneipp/sebastian_kneipp/het_leven_van_sebastian_kneipp.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sebastian_Kneipp
http://www.lesitedubienetre.com/toumo_le_yoga_du_froid
http://www.mauricedaubard.com/extremes.htm
http://saunaturiste.chez-alice.fr/saunaturiste/bania.htm
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1978_num_193_2_6665
Bonjour
J’ai découvert votre site il y a peu de temps, il est vraiment très intéressant et très instructif, je vous félicite!!
En ce qui concerne l’article, il est vrai que l’eau froide est vraiment excellente pour le corps, j’en ai fait l’expérience en sautant dans un lac à 4 degrés (dans les grottes de je ne sais plus où), on se sent bien, détendue, et surtout revitalisé =]
Merci encore pour tous articles.
Bonne continuation
Thibault
Merci pour ta lecture Thibault, et à très bientôt pour un prochain commentaire. 😉
C’est quand même rigide comme méthode ?! Cela me parait vachement simpliste comme vision des choses.
Un peu en retard pour les comm je sais mais bon 🙂
Et pourtant cette « vision » des choses, dans l’air de l’hébertisme, en a guérir plus d’un. ¨Plus la méthode est simple plus elle a de chance d’être suivie.
Dans mon centre de balnéothérapie j’utilise le sauna le hammam, et surtout le puits d’eau froide environ 11° après des cours de gym aquatique et d’aquabiking,le puits d’eau froide est très revitalisant et permet de contracter le système sanguin, j’y reste environ 3 minutes.
Nous nageons en mer méditerranée à peu près tous les jours à 12 h même en plein hiver,et nous sommes en pleine forme.
Encore des privilégier! Pouvoir nager dans la mer tous les midi….;)
Comme durant toute l’année nous avons nagé ce matin en maillot dans la Manche. Sa température atteint maintenant 10°. Même si le froid mord toujours, nous avons nagé durant 19 minutes.