Je suis toujours interpellé par les slogans éducatifs, moralisateurs et culpabilisateurs qu’on supporte à chaque publicité des mania agro-alimentaires. Et par la compagne nationale qui appuie cette nouvelle « politique nutritionnelle » en criant haut et fort que c’est une priorité de santé publique.
« L’amélioration de l’état nutritionnel de la population constitue, en ce début de XXIè siècle, un enjeu majeur pour les politiques de santé publique menées en France, en Europe et dans le monde. Une nutrition satisfaisante est un facteur de protection de la santé. Les avancées de la recherche ont précisé le rôle que jouent l’inadéquation des apports nutritionnels et l’insuffisance d’activité physique dans le déterminisme de nombreux cancers et maladies cardiovasculaires, qui représentent plus de 55 % des 550 000 décès annuels en France. Des facteurs nutritionnels sont aussi impliqués dans le risque ou la protection vis-à-vis du diabète, de l’obésité, de l’ostéoporose ou de diverses déficiences. »
Si c’est vraiment une priorité, arrêtant de pendre des lois en dépensant des millions dans les publicités et s’attaquant à l’éducation du citoyen et non à la sensibilisation du consommateur.
Car ce problème ne date pas d’aujourd’hui.
« C’était à la fin des années 30. Il était de mode, alors, d’administrer trop tôt aux bébés des nourritures trop riches. Leur organisme ne pouvait pas les assimiler, accumulait les toxines, et s’en débarrasser au moyen de maladies qui étaient des crises de « nettoyage ». Je crains que cette mode ne continue, quand j’entends, l’hiver, des jeunes mères parler d’otites…[…]
- L’ignorance fait croire que plus on mange plus on a des forces, que plus on s’épuise en surexcitations et plus on absorbe d’aliments forts, mieux on résiste à la fatigue et à la maladie, que les aliments apportent des forces sans en faire dépenser (en travail de digestion, d’assimilation et d’élimination), que les sujets faibles ou malades ne peuvent se remonter que par la suralimentation et les piqûres.
- La routine fait penser que le mieux est de se conformer au régime de tout le monde, que la santé est non pas le résultat de l’entraînement à la vertu alimentaire, mais la conséquence de l’endurcissement aux vices d’alimentation (absence de règles de régime, apéritifs et viandes saignantes).
- La gourmandise fait se gaver sans rime ni raison et se jeter sur les mets les plus excitants et les plus riches.