On court dans la vie pousser dans une course effrénée par cette société qui nous impose son modèle sans qu’on ait le temps de souffler. Et si par chance on arrive à s’arrêter un instant pour reprendre son souffle on est surpris par le temps qui s’est écoulé.
J’avais pris de bonnes résolutions y a quelque temps, commencer à réguler ma vie, ma santé. Fait plusieurs cures de foie et quelques jeûnes.
Mais je fus happé de nouveau par le TGV de la vie quotidienne. Multipliant les stages, augmentant la fréquence de mes déplacements au lieu et place de l’entraînement personnel. Je fus de nouveau noyé entre ma passion, ma vie professionnelle et ma vie familiale.
Cela faisait plusieurs mois que l’idée d’un nouveau jeûne me trottait dans la tête. Mais les excuses d’animer les stages et l’obligation de sociabilité me forçait à accompagner les stagiaires au restaurant puis au bar. C’est toujours des moments joyeux, plein d’échanges ou le rire occupe toute la soirée.
Mais quand une idée s’ancre en vous elle fait son chemin. Elle imprègne votre esprit et persuade lentement votre subconscient.
La perspective de 12 jours de stages en deux semaines fin octobre et la perspective d’efforts, de fatigue et de concentration nécessaire pour les vivre pleinement m’ont déclenché la décision de me lancer dans ce protocole pour me mettre dans les conditions optimales.
Dimanche dernier a 20h00, j’ai annoncé a mon épouse et a mes enfants que je vais faire le jeûne. La question de l’aîné « c’est quoi un jeûne papa » m’a poussé a expliqué brièvement de quoi il en retournait et pour quoi je voulais le faire.
Au couché j’étais serein. J’en avais déjà fait trois et il n’y avait aucune inconnue à l’horizon.
Lundi:
Réveil habituel mais changement de routine. Plus de café ni de tartines. Juste un tour dans le jardin avec les chiens sous les étoiles s’effaçant par la journée qui arrivait. Quelques exercices matinaux pour mettre le corps en éveil et hop au boulot!
Aucune sensation de faim. Un esprit calme et une journée qui a filé à toute vitesse.
Au retour du bureau j’ai fait un lavement afin d’accélérer le processus d’élimination. Le soir à l’heure de repas j’ai préféré laisser la maison tranquille, toujours gêné de se mettre à table alors que moi je me privais. Je suis parti marcher admirant la beauté du soleil couchant.
Mardi :
Journée identique à la précédente avec quelques légers et très courts maux de tête. Rien à signaler à part l’absence totale de la faim. Le corps connaît la privation et se met tout de suite en mode adéquat il est en hypoglycémie. Il va puiser le sucre disponible dans le foie et les muscles. C’est la glycogenèse.
Mercredi :
Quelques réveils la nuit. Courts. Pas désagréables mais je sens que le corps récupère et à sa dose de sommeil.
La troisième journée est toujours la plus dure. L’organisme ayant épuisé son stock de sucre et de réserves approvisionnés quotidiennement doit basculer sur ses réserves, commencer à produire son propre sucre, c’est la néoglucogenèse.
Puiser dans les graisses stockées dans votre corps enclenchant la cétogenèse. Le foie et les reins se mettent à fabriquer en grand nombre, toujours à partir des graisses, des corps cétoniques qui sont un carburant, au même titre que le glucose mais de loin plus puissant.
L’élimination des déchets se poursuit provoquant des douleurs dans la nuque, quelques migraines. Heureusement que la promenade au grand air permet de s’aérer et l’exercice d’éliminer ses effets désagréables!
Je crois que c’est ce jour que je me suis couché le plus tôt. 😀
Jeudi :
La matinée a démarré tranquillement. Une routine s’étant installée en à peine 2/3 jours. C’est incroyable comment le corps est capable de s’adapter rapidement.
Dans l’après-midi je commençais à ressentir ce regain d’énergie, gagné par manque de digestion. Je courais partout avec une euphorie qui surprenait tout le monde au travail!
Il est surprenant de constater l’incompréhension, les doutes et la peur de gens, de collègues à qui on raconte cette expérience.
Vendredi :
Journée sous le signe de la force. Plein d’énergie. Esprit aiguisé, je n’avais « peur de rien ».
Le soir je devais assurer un entraînement de une heure trente. Qu’est-ce qu’il fut intense! Je n’ai pas arrêté enchaînant des applications et des tanren tellement j’étais bien.
Si je n’avais pas des impératifs avec des restos à la clé dès jeudi prochain, j’aurais poursuivi ce jeûne encore deux trois de plus.
Samedi :
C’est la rupture. Je déjeune.
J’ai pris mon temps. Sortis les chiens, fais le café pour le stage. Râpé ma pomme. Préparé mon jus de fruit. Et je me suis mis dehors pour apprécier ce premier « repas » sous un ciel étoilé. C’est fut reposant. Calme et serein. Et même si je n’ai pas fini mon bol de pomme râpé du jardin saupoudré de cannelle, j’ai bu mon jus de multi fruit accompagné d’un verre de jus de légumes pressés à froid et issu de l’agriculture biologique.
Une journée de stage m’attendais avec son lot de participants.
A midi je me suis préparé une assiette de salade avec quelques tranches de betterave cuite, 3/4 raisin, un avocat et 3/4 tranches de tomates. Le tout arrosé du jus de légumes.
Waouu! Ca faisait beaucoup. Je n’ai pas pu terminer. Faut laisser le temps à l’estomac de se réhabituer.
Mais alors quelle calque! Quelques légumes et l’énergie que j’avais est partie dans la digestion?! Un coup de pompe comme après un repas de réveillon et le coup de mou à 16h00….. Heureusement que les exercices énergétiques m’ont re bousté en fin de stage!
Et voici le repas du soir, une soupe de légumes et une tranche de pain. Humm, miam.
Je ne vais pas détailler la journée de demain. Cette première était suffisamment significative.
Bilan des comptes.
Très positif. Une mise en protocole immédiate. Pas d’insomnies, pas de douleurs rénaux, et pas de manques. Et sur la balance un peu plus de 5 kg en moins.
Un réajustement à prévoir. Notamment sur la reprise si une journée de stage tombe en même temps. Des plats moins garnis ou journée de jeûne supplémentaire lors du stage. Eventuellement complété par des jus de légumes et fruits avant une vraie reprise le lendemain
Bref, je pense déjà au prochain.
Merci Kiaz.
Très intéressant, bien informé.
J’aimerai moi aussi arrêter mon TGV.
Tu viens de me donner des raison pertinentes de franchir le pas.