Introduction à la mobilité du rachis.


On entend souvent les anciens nous dire, qu’un des secrets le plus important dans les arts martiaux se trouve dans l’utilisation de la colonne vertébrale. Et bien que le fouet de la colonne est utilisé pour illustrer ces propos, surtout au niveau de la puissance de frappe, globalement son utilisation reste très obscure.

Ceux qui suivent mes élucubrations sur ce blog, savent que je suis très sensible à propos de ma colonne et que je prends grands soins de la ménager.

Car je crois, à l’instar des anciens, que tout réside dans la colonne. Ou plutôt tout y transite que ce soit la santé où la force car la colonne est vivante.

« Les vertèbres commandent par le sympathique ou les nerfs ordinaires, tous les muscles, os, articulations, tous les organes, tous les tissus » [André de Sambucy]

Vivante, donc soumise aux mêmes contraires environnementales que notre corps: alimentation, stress, erreurs de manutention et faiblesses de caractère (air avachit, épaules tombantes, mollesse corporelle). Mais par ce même fait, elle peut être stimulé, conditionné, redressé et arriver à remplir ses fonctions d’une manière optimale.

Planche anatomique sur la colonne vertébrale

Je ne m’amuserais pas en faire son anatomie, les curieux pourrons la chercher facilement par eux mêmes, mais je sur-lignerais seulement un fait particulier: le nombre des vertèbres.

Vulgairement et, en faisant un effort de compréhension en arrive au nombre de 33 qui se résument comme suit:

  • rachis cervical (7 vertèbres cervicales au niveau du cou),
  • rachis dorsal (12 vertèbres dorsales situées derrière le thorax),
  • rachis lombaire (5 vertèbres dorsales situées derrière l’abdomen),
  • sacrum (5 vertèbres soudées au niveau du bassin),
  • coccyx (4 vertèbres soudées).

Sauf que le coccyx, de forme triangulaire, contient des vertèbres fusionnées entre elles, mais néanmoins mobiles ensemble et qui sont au nombre de trois à cinq, selon les individus, correspondant à la queue des animaux.

Les fortiches en calcul s’écriront 34, 34! Et, ils ont aurons raison dans le décompte…sauf que, nous avons 7 cervicales pour 8 racines (nerfs spinaux). Et, la dernière vertèbre, première serait plus appropriée est la boîte crânienne. Rien de si surprenant à ça, puisque dans certaines manœuvres ostéopathiques, elle est considérée et traité comme telle.

L’anatomie étant surlignée passant à l’essentiel, au coeur de ce post, à la mobilité du rachis. A la liberté de ses mouvements, seule garante de sa santé, notre santé et, aux possibilités offertes par son contrôle et son utilisation optimale.

Mais avant toute chose, il faut préciser également ce qu’on entend par les mouvements de la colonne vertébrale, où plutôt par le tronc, qui en est la réalité fonctionnelle. Car l’amplitude des mouvements de la colonne vertébrale est conditionné par un certain nombre de facteurs. (cf. l’hyper-lien)

Tout naturellement, quand on nous pose la question sur le nombre de mouvements possibles de la colonne vertébrale, on tombe sur le nombre de 3. Trois modalités vertébrale et trois seules, flexion avant, flexion arrière et torsion. Parfaitement bien représentés par les compagnons au sommet des voussures du Zodiaque du portail central de la nef de Vézelay, par les trois médaillons du chien, de l’acrobate et de la sirène.

vezlay

Vézelay, les trois médaillons du chien, de l’acrobate et de la sirène.

Mais s’arrêter à ces trois mouvements fondamentaux sonnerait la limitation de la liberté articulaire permettant au rachis de bouger librement.

Les mouvements globaux du tronc sont en effet au nombre de sept:

  • flexion
  • extension
  • inclinaison latérale
  • rotation (torsion)
  • translation antéro-postérieure
  • translation latérale
  • circumduction

Et, c’est ce travail sur tous ces mouvements qui apportent la pleine liberté au rachis.

Dans les prochains posts, je tenterais de publier les séries d’exercices se rapportant au travail menant à la liberté vertébrale dans les différentes écoles à travers le monde.

Bibliographie (classement par auteur)

Monsterleet Gérard:

« La détorsion vertébrale »

Docteur André de Sambucy:

« Gymnastique corrective vertébrale »

« Défendez vos vertèbres »

« Nouvelles médecines vertébrale »

« Etude et emploi du yoga iranien et égyptien » (en collaboration avec J.J. Laubry)

Strehlow Wighard:

« La guérison du corps et de l’esprit selon Hildegarde de Bingen »

10 commentaires sur « Introduction à la mobilité du rachis. »

  1. Salut Kiaz
    Chouette cette introduction! j’attends la suite avec impatience!
    Je t’envoies un petit lien en PDF qui traite des mérites comparés de l’utilisation de la colonne à travers les différentes traditions de combat : faut-il la garder droite ou utiliser la torsion/ondulation? Tout un programme!
    A bientôt
    Erwan

  2. Bonjour Kiaz

    Juste une chose, tu parles de 7 mouvements, il y a trois plans anatomiques:

    – sagital qui répondra à la flexion / extension
    – frontal aux inclinaisons latérales
    – transversal aux rotations

    Ce qui fait 6 mouvements (inclinaison latérale D et inclinaison latérale G, tout comme rotation D et rotation G + flexion et extension).

    Les mouvements dont tu parles:

    – translation antéro-post
    – translation latérale
    – circumduction

    Ils ne sont que des « combinaisons », la translation antéro-post sera un mouvement localisé de flexion combiné à un mouvement localisé d’extension.

    Une « vraie » translation antéro-post de vertèbre est une spondylolisthesis et ça c’est pas souhaitable.

    Bonne continuation sur ce chemin, il est très intéressant et très long.

    Matthieu

  3. Très bon article. Merci 😉
    Venant du yoseikan budo basé sur l’onde, l’article évoqué m’intéresse si toutefois c’est possible.
    Avec mes remerciements
    Hubert

      1. Alors à quand un article qui traite de ce thème 😉 Les tatamis sont en stand bye pour un moment malheureusement car j’ai une fracture du péroné et une grosse entorse à la cheville qui m’arrête jusqu’à la fin de saison. Un peu de lecture m’aurait fait du bien pour prendre mon mal en patience 🙂 (j’ai fait ça au taï chi, franchement, avec un balayage qui a mal fini…)

      2. Na, sérieux?! T’as fais ça au Taichi? Blague à part, passé un certain âge, et je parle exclusivement de moi, il faut savoir prendre soins de soi. ^^
        Quand au sujet de l’article, l’ondulation, malheureusement je n’en suis pas expert. Ce qu’on travail en Aunkai, l’utilisation qu’on fait du fouet de la colonne, est particulier. Je n’ose pas comparer à YB par manque de référentiel et peur de dire des âneries en voulant bien faire.
        Alors, je ne peux que te souhaiter un bon rétablissement en te conseillant de chercher lecture sur d’autres références pouvant répondre à tes attentes.
        Amicalement, kiaz

      3. Prendre soin de soi, c’est aussi se confronter, et cela représente toujours des risques, car la vie n’est pas un long fleuve tranquille, ce qui en fait son piquant, même si la note peut être salée 🙂 Cela aurait été intéressant de partager les réflexions sur l’utilisation de la colonne à travers les différents styles (à moins que cela soit un secret…), car je suis toujours dans un paradoxe que je n’ai pas résolu de cette recherche en aunkai de travailler avec le corps entier, en translation (tel que je l’ai compris et ce qui est difficile à réaliser dans un parfait synchronisme) et ma recherche ondulatoire en yoseikan où tout part d’une partie du corps (tête ou pied) pour entraîner l’autre extrémité, la colonne servant de fouet d’accélération du mouvement. @+ pour échanger si le coeur t’en dit.

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